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L’Église de demain sera communautaire

On le lit partout: les églises se vident, l’Église se meurt. Et si, comme on proclame lors d’un avènement d’un nouveau monarque, nous osions dire: l’Église (d’hier) est morte. Vive l’Église (de demain)! Benjamin Corbaz est pasteur de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV).

Mon espoir, c’est que l’Église puisse structurellement se simplifier, tout en restant proche des gens. Et surtout, tout en gardant une grande part de créativité qui a fait sa force tout au long de l’histoire. Garder la proximité avec la population, tout en osant des formes nouvelles d’Église ou d’initiative folle: culte à la déchetterie, dans une ferme ou sur les pistes de ski, cinéma à l’église projeté sur le bâtiment ou repas de Noël solidaire avec les migrants, présence sur les réseaux sociaux par des «capsules» ou série humoristique, etc. Beaucoup de perles qui se font déjà à gauche et à droite. Mais toutes ont un point commun: oser. Oser aller à la rencontre des distancés, oser changer les (ses) habitudes, oser s’ouvrir à l’inattendu de Dieu. Pour cela, il me semble essentiel que les ministres conservent du temps pour des projets créatifs, en étant déchargé de certaines tâches, voire que des postes de «guetteurs» comme c’est le cas ailleurs puissent voir le jour. Ces guetteurs seraient des ministres qui, à temps plein, travailleraient aux fresh expressions de l’Église de demain, à imaginer des projets ici ou là, en lien avec les ministres locaux, pour dynamiser la vie communautaire. Peut-être que l’avenir de l’Église passe par là si nous voulons pouvoir construire des ponts avec les distancés d’aujourd’hui qui le seront encore plus demain.

Rêver, imaginer, construire ensemble l’Église de demain; il n’y a rien de plus passionnant. Le grand défi est de le faire ensemble, avec les 18% de pratiquants, mais aussi avec les 40% de distancés. Le faire ensemble en faisant en sorte que le plus grand nombre se sente concerné. Le faire ensemble dans cet équilibre fragile entre disponibilité et changement pour qu’il ait plus de souplesse tout en gardant les activités traditionnelles.

Et si l’on rêvait ensemble de l’Église de demain? Moi je rêve d’une Église communautaire et spirituelle, une Église de lien où l’on se sent bien et où l’on peut, ensemble, porter du fruit.

Cet extrait provient de l’article «L’Église de demain sera communautaire» de Benjamin Corbaz. Il est disponible dans le n°46 de la Revue des Cèdres: L’Eglise, pour y venir.

Benjamin Corbaz s’exprime sur son blog Carnet de route d’un jeune pasteur.