Florence, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Florence Hostettler, j’ai 43 ans et j’habite le Jura bernois. Je suis enseignante, métier que j’ai pratiqué durant 18 ans dans une classe d’école enfantine – avant de bifurquer vers la théologie. Très jeune, j’ai été engagée en milieu ecclésial: j’ai suivi une formation de catéchète à l’âge de 20 ans et suis restée active dans le domaine de la catéchèse, de projets et événements paroissiaux, etc. Vivre et partager ma foi avec d’autres a toujours été important pour moi.
Vers l’âge de 35 ans, j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin…d’explorer plus profondément ce vaste monde qu’est la théologie. C’est sur les conseils d’une amie pasteure que je me suis inscrite, en mai 2011, au Séminaire de culture théologique à Lausanne. J’ai foncé sans trop réfléchir – c’est ce genre de décision que l’on prend quand on sent que tout nous pousse là et que c’est une porte qui s’ouvre !
En commençant le SCT (Séminaire de Culture Théologique), aviez-vous un plan précis ?
Oui et non! À ce moment-là, j’avoue que je ressentais un besoin de changement dans ma vie d’enseignante. Je pensais à une formation diaconale. Mais sans que cela soit un but absolu. Je crois qu’avant tout, j’avais vraiment envie d’approfondir mes connaissances dans ce domaine qui m’a toujours passionnée et interpellée. Besoin de me donner du temps pour cela. Besoin d’élargir mon horizon.
Dès le jour où j’ai commencé le SCT, j’ai su que ce chemin était celui que je cherchais depuis un moment. Je ne savais pas où il me mènerait, mais j’ai choisi la confiance. J’étais loin, bien loin d’imaginer où il me mènerait vraiment…
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui, après avoir obtenu mon Bachelor en théologie en février 2017, je suis en première année de Master à la faculté de théologie de l’université de Genève, avec le projet d’entrer dans le ministère pastoral. Parfois je suis encore étonnée d’avoir osé ce chemin-là! Au fond, je crois que c’est comme un rêve qui se réalise… un rêve auquel je n’avais jamais osé croire. Sans aucun doute, le SCT m’aura permis de le réaliser.
Parallèlement à mes études, je travaille à mi-temps dans la paroisse des Franches-Montagnes (animation, catéchèse, projets, cultes,…). Quelques fois par année je célèbre des cultes à la chapelle protestante de Verbier – qui est devenue un lieu de ressource pour moi. Ces engagements «sur le terrain» me permettent de garder un lien vivant entre la théorie et la pratique. C’est essentiel.
Que pouvez-vous dire de votre formation aux Cèdres pour vos projets pastoraux ?
Ma formation aux Cèdres (SCT) m’a permis une immense ouverture – d’esprit et d’horizon. J’ai aussi beaucoup appris aux contacts des autres et grâce à l’amitié profonde qui régnait dans notre groupe durant ces deux années intenses. J’ai passé par des moments de remise en question, de grande réflexion sur ma foi, mes valeurs. J’ai été bousculée dans mes certitudes, parfois aussi ébranlée par tant de profondeur et souvent impressionnée par la qualité de l’enseignement.
Si parfois j’ai eu le sentiment que tout allait s’écrouler, je crois que finalement ma foi s’est approfondie. J’ai développé une certaine confiance en moi et la capacité d’aller au bout de mes réflexions, la patience et la persévérance, peut-être aussi un certain sens critique. Cela m’aide énormément pour mes études de théologie. Sans le SCT, je ne sais pas si j’aurais été prête à affronter l’enseignement académique de plein fouet !
Je crois sincèrement que tout cela continue de porter ses fruits et je le mesure aussi dans mon travail en paroisse – au quotidien. Comprendre que foi et raison ne s’opposent pas, trouver un langage qui parle pour aujourd’hui, avec simplicité sans être simpliste, c’est un bel enjeu pour entrer dans le ministère pastoral.
Avez-vous déjà conseillé cette formation à des connaissances ?
Oui, bien sûr! Je n’ai pas gardé ce virus pour moi, je l’ai partagé. Une de mes meilleures amies s’y est lancée, dans le but pouvoir enseigner les cours de religion et d’éthique dans les écoles primaires en Valais. Je me souviens qu’au moment où elle s’est inscrite, je lui ai dit: «Fonce! C’est beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de bonheur. Tu ne prends qu’un seul risque: que cela te mène au-delà de ce que tu imagines.» Elle m’a dit: «Non..non, pas moi!» À l’heure actuelle, elle effectue son stage diaconal et sera diacre d’ici une année.
Un projet pour l’avenir ?
Pour l’instant, aller au bout de mes études de théologie, entrer dans le ministère pastoral avec le même élan, le même courage et la même confiance que celle qui m’a menée jusqu’ici. Ça aura été un projet de dix ans! Quand j’aurai réalisé ce projet-là, d’autres suivront naturellement, et je me laisserai encore et toujours surprendre et porter par ce Dieu imprévisible.